Un enfer peut en cacher un autre

Titre : Meurtres pour rédemption

Auteur : Karine Giebel

Date de publication : 2010

Nombre de pages : 988 pages

Début lecture : 09/11/2020

Fin lecture : 12/11/2020

Note : 19/20

Edition : Pocket

Résumé : Marianne, vingt ans. Les barreaux comme seul horizon. Perpétuité pour cette meurtrière.

Indomptable, incontrôlable, Marianne se dresse contre la haine, la brutalité et les humiliations quotidiennes.
Aucun espoir de fuir cet enfer, ou seulement en rêve, grâce à la drogue, aux livres, au roulis des trains qui emporte l'esprit au-delà des grilles. Grâce à l'amitié et à la passion qui portent la lumière au cœur des ténèbres.

Pourtant, un jour, une porte s'ouvre. Une chance de liberté.
Mais le prix à payer est terrifiant pour Marianne qui n'aspire qu'à la rédemption.

Mon avis : J'ai dévoré ce beau bébé de 988 pages en 4 jours ! J'ai tout simplement adoré !

Ce livre m'a marqué par sa justesse. Il est sombre, glauque et montre la face sombre de la nature humaine. L'horreur à l'état pur. 

D'abord par la prison. Un quartier très sécurisé pour cette jeune fille, que tout le monde qualifie de monstre. Un monstre qui n'a plus rien d'humain, une machine à tuer. Malheureusement, en la suivant dans cette histoire, en apprenant à la connaître, on se rend compte qu'elle n'a rien d'un monstre comparé à certaines personnes. Comparé aux autres détenues (pour certaines) mais aussi aux surveillants (pour certains). Heureusement, que ce soit dans les deux camps, certaines personnes incarnent la lumière au bout du tunnel. 

Certes, les personnes en prison le sont pour leurs actes, parfois atroces, et même si cela peut-être dur à croire, elles restent des êtres humains, dotées de rêves, de souffrances et d'émotions. 

Ensuite, la liberté tant rêvée. Liberté ou nouvelle prison ? Certes, plus confortable mais une prison tout de même. La fin est juste horrible. Elle montre que les politiques, les forces de l'ordre, ces personnes qui sont censées nous protéger, peuvent mettre en place les pires stratagèmes lorsque leur confort, leur place peut-être menacée. Enlever une enfant, commandité l'assassinat d'innocents. 

Les personnages sont vraiment incroyables, par leur personnalité, leur psychologie, leur vision des chose. Certains sont très touchants, capable du pire mais aussi du meilleur. Ceux là m'ont donné espoir en la nature humaine. La lumière au bout du tunnel. D'autres, sont capables d'un sadisme pur. Et il en dégage du plaisir. Torturer, rabaisser, humilier. Rendre une personne inhumaine à ses propres yeux. 

Ce thriller est noir, il faut avoir le cœur bien accroché par moment. Ce livre est une claque. 

En face d'elle, sur le mur décrépi, une citation taguée. Par un prisonnier, il y a longtemps. Ou par un maton. Une phrase qu'elle n'oubliera jamais.
"Nous ne pouvons juger du degré de civilisation d'une nation qu'en visitant ses prisons." Dostoïevski.